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Le Cuiseur Solaire à Panneaux Bernard

Un modèle simple, portable qui pourrait ouvrir de nouveaux horizons

Il est généralement admis qu'un cuiseur solaire doit avoir une capacité minimale pour pouvoir fonctionner correctement. Par exemple, dans le livret Your own Solar Box, Solar Cookers International (SCI) recommande un caisson aux dimensions intérieures d'au moins 45 cm X 55 cm. Cela donne un caisson relativement grand, bien adapté pour un usage familial, mais qui peut se révéler inutilement encombrant dans certains cas.

De plus petits cuiseurs seront appréciés dans les cas suivants :

  • personnes vivant ou voyageant seules,
  • personnes vivant en famille, mais avec un régime spécial,
  • personnes âgées ayant des difficultés à déplacer un boîtier lourd,
  • adolescents souhaitant construire et expérimenter leur premier cuiseur

Si vous appartenez à l'une de ces catégories, voici comment construire un petit cuiseur bon marché et très efficace.

Choisir une boîte en carton (figure 1) avec une hauteur BC plus grande que la largeur DC. Par exemple, pour mon propre cuiseur, BC=30cm, DC=23cm et CG=25cm.

Retirer les rabats de la boîte. Puis découper le long des plis FG et GC. Faire de même de l'autre côté le long de EH et HD. Le carton s'étale en un ensemble plat de cinq rectangles comme sur la figure 2 (les lettres qui apparaissent deux fois sur ce dessin indiquent deux points qui étaient le même point avant le découpage). Si le carton est mince, renforcer le rectangle CDHG en collant dessus un autre morceau de carton rectangulaire pour mieux isoler le fond du pot. Coller ensuite le papier d'aluminium sur une face des cinq rectangles (la face intérieure de la boîte d'origine).

Maintenant, en gardant le rectangle CDHG horizontal sur une table ou sur le sol, positionner les autres rectangles comme montré en figure 3. Le "miroir" avant EFGH est incliné d'environ 30 degrés au dessus du plan horizontal (placer une pierre ou un autre objet en dessous). Les "miroirs latéraux" BFGC et AEHD sont verticaux, les angles GCG et HDH étant d'environ 45 degrés. Quelques pierres comme représenté en figure 4 seront utiles, surtout en cas de vent.

Le pot de cuisson noir est posé sur le plan horizontal CDHG et recouvert d'un saladier en verre incolore (ou même d'un sachet pour cuisson au four, voir l'article suivant) qui remplace la fenêtre vitrée d'un cuiseur type caisson classique. Pour éviter les pertes de chaleur par convection, le diamètre du saladier ne devra pas excéder la largeur CD.

Un moyen plus pratique de garder le système réflecteur en bon état est de monter les panneaux sur des plaques de bois dans lesquelles vous planterez quelques clous de chaque côté de GC et HD pour maintenir les "miroirs latéraux" dans leur bonne position (voir figure 5).

Bien que ce cuiseur concentre (légèrement) la lumière solaire, il n'est pas nécessaire de se soucier à suivre constamment le soleil. Un gros clou vertical à l'avant du panneau peut servir d'"indicateur d'orientation". Son ombre peut être observée sur un morceau de papier blanc triangulaire collé sur le panneau (figure ) et sur lequel un angle de 30 degrés correspondra à environ deux heures d'absence de la cuisinière, d'après mes expérimentations. La plupart des résultats suivants ont été obtenus sans aucun réajustement de l'orientation du cuiseur.

Toute la cuisine a été faite dans un pot en aluminium peint en noir. Des récipients en verre dépoli peuvent aussi être utilisés, même sans le saladier, mais les temps de cuisson sont augmentés.

La latitude de Paris est d'environ 45 degrés. Lorsque l'on cuisine à des latitudes plus faibles, les réflecteurs verticaux deviennent moins efficaces et il reste encore à tester si ce principe fonctionne aussi bien. Par contre, les personnes vivant à des latitudes supérieures à 40 degrés peuvent trouver cela plus efficace qu'un simple cuiseur type boîtier à un seul réflecteur. Je suis intéressé de connaître les résultats obtenus par les lecteurs vivant dans d'autres régions du monde.

Roger Bernard peut être contacté à :

L' Association Lyonnaise pour l'Etude et le Developpement de l'Energie Solaire. A.L.E.D.E.S.
Université de Lyon
Bat. 721,
69 622 - Villeurbanne
France

Barbara Kerr a testé le Cuiseur Solaire à Panneaux

Je suis vraiment enthousiasmée par les opportunités offertes par le principe de cuiseurs solaires de Roger Bernard. Nous savions que des réflecteurs multiples pouvaient servir à concentrer le rayonnement solaire, mais je ne les ai jamais considérés comme des cuiseurs sérieux avant d’avoir vu mon ragoût de lentilles mijoter sous le saladier en verre. J’ai soudain pensé que l’on pouvait utiliser des sachets pour la cuisson au four à la place du saladier. Cela constituerait une " boîte solaire " simplifiée. Tout ce que nous avons appris au fil des années avec les cuiseurs de type caisson peut être utile pour l’utilisation des cuiseurs à panneaux (SPC). Maintenant, nous disposons à la fois de notre " four " et de notre " plaque de cuisson ".

En nous limitant à des panneaux réfléchissants plats, le danger pour les yeux est fortement réduit mais reste un problème. Les affections de la rétine qui peuvent se produire lorsque la lumière du soleil pénètre dans les yeux ne sont pas douloureuses. Il n’est pas possible de s’en rendre compte, mais une brûlure de la rétine laisse des dommages irréversibles et peut rendre aveugle. Soyez extrêmement prudent si vous utilisez quoi que ce soit qui concentre la lumières du soleil ou reflète le soleil directement dans vos yeux.

Le premier cuiseur que j’ai fabriqué suivant les spécifications de Roger Bernard ne pouvait pas se plier correctement. Les illustrations montrent une légère modification du principe de Roger. Les panneaux étant tous de la même taille, ils se plient pour former un paquet plat qui est si petit et léger qu’il peut être transporté dans un sac à dos, par exemple. Des surfaces supplémentaires permettent de placer des pierres pour retenir les panneaux sans créer d’ombre. Les vents sont violents et imprévisibles ! J’ai constaté qu’un cuiseur à panneaux en carton installé de cette manière résiste très bien au vent.

Placez le pot dans un sachet pour cuisson au four avec l’ouverture au dessus afin de pouvoir ouvrir le sachet pour contrôler la nourriture et le refermer sans perturber la cuisson. Cette partie du sac est généralement sèche, ce qui est important parce qu’il est souvent nécessaire de surveiller et de remuer la nourriture dans un cuiseur à panneaux puisque la chaleur n’est pas assez homogène.

Au début, j’ai fermé les sachets de cuisson avec une pince à linge qui était trop lourde. Ensuite, j’ai utilisé un trombone, mais cela perçait le sachet qui aurait pu servir plusieurs fois autrement. Un fil de fer fin convenait bien mais se cassait après avoir été torsadé plusieurs fois. Maintenant, j’utilise du fil de fer, mais simplement enroulé serré autour du col du sachet, sans le torsader. Puisqu’il n’y a pas de pression, cela marche bien et l’attache dure longtemps.

Trop souvent, j'ai vu des récipients qui avaient sérieusement débordé en répandant du bouillon, faisant un désastre. J'ai dû veiller à laisser plus d'espace au dessus pour contenir l'ébullition, au moins jusqu'à ce que j'apprenne à quel moment cela va arriver. Un problème délicat. La nourriture n'a pas un parfum aussi délicat que celle préparée avec un cuiseur de type caisson, probablement à cause des températures plus élevées.

Ensuite, j'ai remarqué un point froid sur le réflecteur situé directement sous le pot et je me suis souvenue que les ingénieurs de l'université de Washington avaient trouvé un avantage à élever le plateau par rapport au réflecteur de fond sur les cuiseurs à panneaux. J'ai recherché dans la cuisine un "élévateur" et je suis tombée sur des joints de conserve. Il est clair que les pots chauffent plus vite lorsqu'ils sont surélevés que lorsqu'ils sont posés directement sur le réflecteur. Les joints de conserve noircis conviennent mieux que ceux qui brillent, bien sûr, mais le centre est sombre et je me suis demandée s'il ne serait pas préférable de laisser passer la lumière sous le pot. J'ai placé trois petits cailloux noircis et huilés sous le pot. Cela semble fonctionner encore mieux. Cela me plaît… trois petits cailloux en souvenir des trois pierres à feu historiques qui ont servi l'humanité pendant des millénaires. Les femmes, nostalgiques du feu de bois dans les endroits où le bois a disparu, peuvent même utiliser de petits morceaux de bois et former un petit "foyer" entre les cailloux sous le pot. Cela devrait nous éviter de nous sentir si éloignés de nos racines.

La cuisson solaire devient de plus en plus simple. Je porte une attention particulière aux modèles simples de cuiseurs solaires depuis 20 ans, travaillant à les rendre plus faciles à fabriquer et plus accessibles à chacun. Aujourd'hui, je dispose d'un cuiseur à panneaux et je réalise que notre montagne de 20 ans de travail a accouché d'une souris. Une puissante souris ! La simplicité est si difficile à concevoir, mais pas difficile à réaliser, une fois l'idée venue. Je pense que les cuiseurs de type boîtier restent un élément de la cuisine solaire lorsque le temps, le matériel et les circonstances le permettent, mais les cuiseurs à panneaux ont ouvert un nouveau niveau de simplicité.

Nous réussissons assez bien à réduire le matériel nécessaire à la cuisson solaire. Si seulement nous pouvions éliminer le besoin de sachets pour cuisson au four en Nylon résistant à la chaleur… J'ai utilisé des sacs de cuisine classiques et ils semblent résister à la chaleur pendant plusieurs cuissons. Mais le 12 janvier fut une belle journée, l'air était chaud et trois différents types de sacs ont fondu. Je crains que nous devions nous en tenir aux sacs de cuisson au four… dommage. Mais les sacs pour four que j'ai commencé à utiliser il y a deux mois sont toujours en bon état après avoir cuit de nombreux plats et avoir été lavés et séchés plusieurs fois. Peut-être pourraient-ils être obtenus en gros et distribués par un ou deux lorsqu'ils ne sont pas disponibles en magasin. Nous devrions être capables de les acheter en gros si quelqu'un s'en donnait la peine.

Il semble que les cuiseurs solaires de type "caisson ouvert" fassent désormais partie intégrale de la cuisson solaire sérieuse. Il faudra juste définir leur mode d'emploi spécifique.

Merci de me faire part, ainsi qu'à Roger Bernard, de vos trouvailles et commentaires. Nous les diffuserons dans notre revue "Solar Box Journal".

Barbara Kerr
P.O. Box 576
Taylor, Arizona 85939 USA

 

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